Des chercheurs écossais ont identifié huit gènes responsables de la coloration rousse des cheveux. Des découvertes auxquelles s’ajoutent 200 autres différences génétiques liées quant à elles aux variantes blondes, brunes ou encore châtains de la couleur des cheveux.

Tantôt moqués, tantôt admirés pour leur crinière de feu, les rousses et les roux détiennent un secret que les généticiens peinaient jusqu’à présent à percer. Une énigme dont des scientifiques sont enfin venus à bout, comme le révèlent leurs travaux publiés cette semaine dans la revue Nature Communications.

Ils sont huit. Huit gènes sont responsable de la rousseur capillaire de certaines et de certains. Alors qu’auparavant seul un gène - MC1R - était suspecté d’être à l’origine de la coloration rousse des cheveux, une équipe de l’Université d’Edimbourg, en Écosse, vient de mettre en lumière l’implication de huit autres gènes.

Une étude d’ampleur

Pour parvenir à cette découverte, les généticiens ont analysé les données génétiques de près de 350.000 personnes. Des informations collectées dans le cadre de l’étude UK Biobank, un vaste programme britannique débuté en 2006 et visant notamment à mieux cerner le rôle des prédispositions génétiques dans l’apparition de certaines pathologies.

En comparant les gènes de personnes rousses avec ceux de femmes et d’hommes bruns ou châtains, les chercheurs ont alors identifié huit séquences propres aux rousses et aux roux. Parmi ces gènes, certains contrôleraient l’expression du fameux MC1R, le seul et unique censé jusqu’alors conférer aux roux leur chevelure flamboyante.

"Nous sommes très heureux que ces travaux aient dévoilé la plupart des variations génétiques qui contribuent aux différences de couleurs de cheveux parmi la population", se félicite l’un des contributeurs de l’étude Albert Tenesa, de l’Institut Roslin de l’Université d’Edimbourg.

Blonds et bruns également étudiés

 

Les travaux des généticiens ne se sont pas arrêtés à l’identification de huit nouveaux gènes impliqués dans la coloration rousse des cheveux. Ils ont également découvert pas moins de 200 gènes dont les variantes entraînent tantôt la blondeur, tantôt la coloration brune des cheveux.

Parmi ces 200 différences génétiques, beaucoup n’impliquent pas de variation de la pigmentation, mais plutôt de la texture du cheveu. Une découverte étonnante pour les chercheurs, qui ont également identifié les responsables des boucles qui animent la chevelure de certains, ou au contraire ceux qui font pousser des cheveux raides sur d’autres têtes.

"Cela nous apporte un aperçu fascinant sur ce qui fait de nous des individus aussi différents", conclut Melanie Welham, Présidente exécutive du Conseil pour la recherche en biotechnologie et sciences biologiques (BBSRC), l’un des sept conseils de recherche du Royaume-Uni.