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Voir sa chevelure s'affiner n'est plus "le privilège de l'âge". Bien au contraire. Dérèglements hormonaux, carences alimentaires, stress... De plus en plus de femmes se plaignent d'une alopécie brutale ou aiguë. Découvrez nos solutions pour retrouver densité et épaisseur.
Courte ou longue, raide ou bouclée, blonde, brune, ou rousse, peu importe, pourvu que la chevelure ait cette densité, ce volume, cette opulence. Alors que que faire quand les cheveux tombent par poignées ?
Comprendre le cycle de vie d'un cheveu
Un cheveu vit en moyenne quatre ans prévient le dermatologue Sam Benoliel. "Cinq ans pour la femme, trois ans pour l'homme", précise l'expert. Il pousse, tombe, repousse selon un rythme cyclique et saisonnier. Il y a d'abord une phase de croissance, dite "anagène", qui dure entre deux et sept ans, pendant laquelle le cheveu croît d'environ 0,3 millimètre par jour. Puis une phase de repos, ou "catagène", de deux semaines qui voit le cheveu stagner.
Lui succède la phase "télogène", lorsque la fibre capillaire se détache du follicule et finit par tomber.
Lire aussi :Pellicules, volume, cheveux gras : à chaque problème capillaire sa solution
Quand la masse capillaire s'appauvrit
"Sur une même tête, chaque cheveu est donc à un stade différent de sa croissance, résume le spécialiste. Nous en perdons en moyenne entre cinquante et cent par jour. Une chute de cheveux naturelle est normale tant que le nombre de cheveux en phase de pousse concerne encore environ 85 % de la chevelure." Au-delà, on peut parler d'alopécie.
Plus ou moins fournie selon notre capital génétique, la masse capillaire varie dans le temps, allant parfois jusqu'à faire cruellement défaut. Il ne s'agit pas à proprement parler de calvitie, d'ailleurs ce phénomène génétique touche davantage les hommes, et seules 20 % des femmes seraient concernées par cette chute diffuse, localisée sur le haut du crâne, et détectable après bilan sanguin.
On constate plutôt un appauvrissement de la chevelure, comme si elle devenait plus fine, moins fournie au toucher, une perte de densité, et parfois une véritable alopécie laissant apparaître le cuir chevelu.
Environnement, alimentation, stress... Les causes récurrentes de la perte de cheveux
Des facteurs précis, qui concernent toutes les femmes, quel que soit leur âge, favoriseraient cette perte inhabituelle : carences alimentaires avec, notamment, le manque de minéraux, de vitamines, d'oligoéléments ou de fer (chez les femmes aux règles abondantes) ; prise de certains médicaments ; changements hormonaux (accouchement, ménopause) ; changement de saisons (au début de l'automne surtout, alors que la fin du printemps reste synonyme de croissance maximum, les UV ayant une influence sur la synthèse des hormones stéroïdiennes).
Enfin, le stress, qu'il soit psychologique ou externe (pollution, UV), agresse le cuir chevelu tout comme la peau et peut même y créer une micro-irritation se répercutant jusqu'au bulbe. Dans ce cas, la fibre capillaire s'affaiblit, s'affine, finit par tomber
Les différentes techniques pour retrouver densité et épaisseur
Des lotions pour stimuler la repousse
Certes, il y a les classiques compléments alimentaires capillaires à base de vitamines (notamment B5 et B8), d'acides aminés soufrés et d'oligoéléments chargés de stimuler la croissance de la chevelure.
Mais, pour un traitement encore plus localisé, certaines marques proposent des lotions à appliquer par massage, directement sur le cuir chevelu afin de stimuler la microcirculation. Formulées à base d'aminexil, elles permettent surtout d'ancrer plus solidement la racine dans l'épiderme.
Cette molécule lutte contre la rigidification de la gaine de collagène qui rend le cheveu moins perméable aux nutriments nécessaires à sa croissance. L'aminexil est d'ailleurs souvent associée à un mélange de vitamines, de glucose et d'autres substances nutritives afin de fortifier la fibre. Non seulement le cheveu respire mieux, mais il devient aussi plus résistant.
Aujourd'hui, certaines formules vont encore plus loin et promettent carrément d'accélérer la repousse. "Une fois que le cheveu tombe, le bulbe est vide et le follicule encore en dormance. Et plus cette période de latence dure longtemps, plus la chevelure perd de sa densité. D'où l'idée de réduire cette phase inactive.
Il a été observé que les cellules souches du bulbe baignaient dans un environnement hypoxique, c'est-à-dire faible en oxygène. Hypothèse : un actif qui mime les effets de cet environnement propice permettra de raccourcir la phase de dormance et favorisera donc la régénération du follicule.
La molécule utilisée par les laboratoires Vichy, la stémoxydine, permet par exemple de réveiller les bulbes endormis. Concentré à 5 % dans la lotion Dercos Néogénic, elle augmente, selon certaines études, la densité capillaire de 4 %, soit en moyenne plus de mille sept cents nouveaux cheveux après trois mois de traitement.
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Un remède contre la calvitie ? Deux traitements confirment leur effet sur la repousse des cheveux...de souris. Le secret ? L'activation des follicules pileux en dormance.
MECANISME. Comme le baiser du Prince à la Belle au bois dormant, un traitement pourrait bien réveiller le cycle capillaire des personnes atteintes de calvitie et relancer la repousse des cheveux ! C'est en tout cas ce que laisse entendre Angela Christiano, du département de dermatologie du Centre médical de l'université Columbia à New York, qui publie une nouvelle étude dans Science Advances*.
Son équipe avait déjà découvert l’année dernière qu’une famille de médicaments, inhibiteurs d’une certaine enzyme, stimulait la croissance rapide et robuste du cheveu lors d’une maladie d’origine auto-immune, l’alopécie (calvitie) aerata ou pelade. Une piste contre la calvitie également explorée avec des résultats impressionnants par des chercheurs de l'université de Yale.
Aujourd’hui, l'équipe de Colombia démontre que l’effet du traitement est aussi important chez les sujets normaux, en découvre le mécanisme et, surtout, en améliore le résultat, chez la souris du moins !
Le cycle du cheveu qui mène à la calvitie
Pour rappel, le cheveu suit un cycle capillaire immuable en trois phases de deux à cinq ans, la phase anagène (pousse du cheveu), catagène (le cheveu n'est plus nourri), télogène (fin de vie du cheveu, chute). Lors de la forme la plus fréquente de calvitie, l’alopécie androgénétique, héréditaire, qui touche 70 % des hommes, le cheveu est comme bloqué en phase finale, télogène. "Certains troubles de la croissance capillaire sont caractérisés par l’incapacité pour le cheveu à entrer dans la phase de croissance (anagène), à cause de la miniaturisation du follicule pileux", explique Angela Christiano. Selon elle, les traitements actuels se focalisent sur la préservation des cheveux restants, alors que ses travaux cherchent à relancer la repousse de nouveaux.
Restaurer la croissance capillaire
L’équipe teste depuis un certain temps deux médicaments pour le traitement de l’alopécie aerata : le ruxolitinib (prescrit dans le traitement de syndrome myéloprolifératif) et le tofacitinib (prescrit pour l’arthrite rhumatoïde). Tous deux agréés par la Food and Drug Administration américaine, leur point commun est d’être inhibiteurs d’une enzyme, la janus kinase (JAK), qui joue un rôle dans une voie de signalisation responsable de la survie et de la prolifération cellulaires. "Comme nous l’avons déjà montré dans une publication en 2014, chez la souris et chez l’homme, ces traitements — par voie orale — restaurent la croissance capillaire", assure Angela Christiano.
Au cours de leur étude, les chercheurs ont fait une découverte inattendue. "Le traitement topique (appliqué sur la peau) des inhibiteurs de JAK donnait une croissance capillaire robuste, suggérant une action localisée sur le déclenchement du cycle capillaire." En clair chez les souris, il poussait encore plus de poils lorsque le traitement était appliqué directement sur la peau plutôt que donné oralement ! Lorsqu’ils ont regardé les follicules pileux de plus près, ils ont alors découvert que les inhibiteurs de JAK activaient la phase anagène...
Ni une ni deux, l’équipe a réitéré l’expérience sur des souris normales, rasées à moitié, lorsque le poil était en phase télogène. Résultat : les rongeurs traités pendant cinq jours développent de nouveaux poils alors qu’aucune croissance n'est observée chez les animaux non traités. "Cela nous enseigne que les inhibiteurs de JAK peuvent stimuler les poils en phase télogène pour qu’ils entrent en phase anagène." Même bilan lorsque des follicules pileux humains sont greffés sur le dos des souris. "Les traitements peuvent probablement induire le même processus chez l’humain."
Une souris rasée n'est cependant pas une souris rendue chauve par la calvitie. Mais la chercheuse est confiante : "Ce n’est pas un modèle d’alopécie, certes. Néanmoins, plusieurs formes d’alopécie sont caractérisées par des poils ou cheveux stoppés dans leur état de repos (télogène) du cycle capillaire."
Vers un traitement contre la calvitie ?
Il reste donc à montrer si les inhibiteurs de JAK peuvent réveiller les follicules pileux qui ont été mis au repos à cause d’une alopécie androgénétique. Mais aussi s’assurer qu’il n’y a pas d’effets secondaires. "Les inhibiteurs de JAK sont une classe de traitements qui a des effets secondaires lorsqu’ils sont donnés systématiquement, incluant une immunosuppression, des chutes de la formulation sanguine, des risques potentiels de cancer et d’infection, admet sans problème Angela Christiano. Ils n’ont pas encore été approuvés pour une utilisation topique, mais en règle générale l’administration topique d’un traitement est une façon de minimiser les effets secondaires en limitant l’absorption dans le sang." L'équipe de Columbia croit dur comme fer à un futur traitement — le plus probablement à base d’ inhibiteurs de JAK — qui serait appliqué tous les jours sur le cuir chevelu.
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